La genèse de la trilogie Trois.1
Dernière mise à jour : 10 nov. 2022
On dit souvent qu'un roman est le fruit d'une lente maturation.
Les accouchements difficiles font les délices d'un auditoire qui exulte dans la tragédie de la page blanche et des angoisses créatives.
Ce n'est pas le cas de Trois.1.
Trois.1 : l'histoire dans l'histoire

En mars 2017, j'ai eu envie d'Angleterre. Une envie irrépressible. J'y suis toujours allée plus ou moins régulièrement, mais là, Londres me manquait. Viscéralement.
Je n'ai pas pu m'y rendre avant le mois de mai suivant. Pour passer ce temps trop long, j'ai fait une cure de culture : littérature et séries télévisées ont occupé presque chaque minute de temps libre. Quand enfin les portes de l'Eurostar se sont ouvertes et que j'ai posé le pied sur le quai de St Pancras, une chape de plomb s'est levée et une évidence s'est imposée. London IS home.
J'y ai goûté chaque minute ; le métro où on se serre poliment face à face, les retrouvailles avec le quartier où les amis qui m'y accueillent vivent depuis toujours et qui n'a pas changé depuis trente ans, leur simple amitié qu'aucun Brexit ne viendra rompre, les lieux symboliques de la capitale. Londres a une atmosphère à nulle autre pareille. C'est une sorte de magnétisme, une aura, un rappel. Peut-être que, dans une vie antérieure...?
Mais il a fallu rentrer à Paris, même si l'esprit était resté là-bas.
Et un jour que je me mettais en route pour aller prendre ce triste RER et rejoindre le centre parisien pour mon travail, la tête surtout ailleurs mais pas dans ces voitures sales et bondées, Trois.1 s'est mis en place.
Presque instantanément.
Je pourrais dire au coin de quel arbre, avant d'atteindre ma station de bus, l'éclair s'est produit. Les personnages, les lieux, l'histoire. Ils étaient tous là. J'ai hésité, c'était trop évident. Trop facile. Ils allaient s'effacer. Commencer à écrire ? Pour quoi faire ? Arrêter au bout de quelques chapitres, comme d'autres tentatives avortées ? Allons donc.
Mais non, ils sont restés. Ils sont même devenus de plus en plus précis. Chaque détail devenait de plus en plus clair. Chaque situation portait la suivante.

Pas moyen de s'en défaire, alors, de guerre lasse, un samedi de mi-juin, je me suis assise devant mon ordinateur, et j'ai laissé les phrases passer de mon cerveau au clavier. Tout était fluide. Souvent, mes doigts ne tapaient pas assez vite pour suivre le flot. Tant pis pour les fautes de frappe, je relirais plus tard, il fallait que ça sorte.
Entre juin et octobre 2017, j'ai écrit sur un rythme bien établi : tous les soirs entre neuf heures du soir et trois heures du matin, entre le dimanche et le mercredi suivant. Je ne travaillais que les après-midis, il était donc facile de récupérer.
Le reste du temps, je composais mentalement les chapitres suivants, parfois couchais les idées de détails dans un carnet.
Mais la nuit, souvent, je me réveillais et prenais des notes sur la tablette posée sur le chevet de mon lit.
Quinze jours de vacances à l'étranger en septembre m'ont fait marquer une pause, employée à voyager la journée, et à corriger les textes déjà disponibles le soir.
À partir de novembre, les obligations professionnelles ont pris le dessus. Plus moyen d'écrire la nuit. Il a fallu ronger son frein et patienter les week-ends. Période frustrante et effrayante. Chaque semaine qui passait sans écrire, risquait de voir se tarir l'inspiration. Être allée si loin pour ne pas terminer cette aventure ? Perspective insupportable. Et dure, quoi-qu’intéressante, épreuve de patience.
Mais l'histoire était là, et bien là. Je connaissais chaque mot de l'épilogue, avant d'en avoir tapé le premier caractère, depuis des mois. Et quand enfin, fin mars 2018, Trois.1 a été achevé, le pari était réussi. Cela a été un moment de pur plaisir. J'en souris encore.
Après avoir parcouru bien des blogs d'écriture, je mesure le travail accompli : soixante-trois chapitres, près de 900 pages A4 sous Word, qui décompte plus de 392.000 mots, des pages de recherches, de notes et de références, le tout étalé sur environ neuf mois. Et cela aurait été beaucoup plus court s'il n'avait fallu sacrifier à autre chose.
Il ne s'agit pas de postuler pour un record et s'auto-féliciter, mais bien de faire comprendre à quel point il y avait nécessité et urgence. Ce n'était pas de la ténacité, pas de l'acharnement. Juste du bonheur.
En résumé, j'ai pris un plaisir fou à écrire Trois.1. C'est un roman à lire comme un feuilleton, de ceux qui vous emmènent loin alors que vous êtes en vacances sur la plage, ou emmitouflé dans un plaid quand il pleut dehors.
J'espère que ses personnages vous feront rêver, vous agaceront, vous glaceront, vous feront rire et que, comme moi, vous n'aurez plus envie de les quitter.
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E. J. Langlois